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Les temps forts de la REF Transition écologique : "Qui est le maître des horloges ?"

Plusieurs temps forts ont émaillé la REF Transition écologique qui s'est déroulée le 15 avril dernier. Un premier débat, intitulé "Qui est le maître des horloges", a réuni Jean-Pascal Tricoire, PDG de Schneider Electric, Sandrine Rousseau, économiste de l’environnement et vice-présidente de l’Université de Lille, Valérie Masson-Delmotte, directrice de recherches CEA au Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement, université Paris Saclay et co-présidente du groupe 1 du GIEC, et Nathan Méténier, porte-parole de Youth and Environment Europe, conseiller climat à l’ONU.

Dans son allocution d'introduction, Geoffroy Roux de Bézieux a déclaré : « On ne fera pas la transition contre les entreprises. Produire décarboné c’est du temps et des investissements. Le MEDEF agit pour résoudre cette équation par filière. C’est ce qui a été fait au CNI et dans les CSF. »

Pour le président du Medef, « il faut une stabilité des normes et des objectifs dans le temps dans une approche européenne. Il est nécessaire de fixer des objectifs ambitieux et ensuite qu’une loi ne change pas ce qui a été fait l’année d’avant. La transition écologique est une responsabilité partagée par les entreprises, les citoyens et l’Etat. Je suis pour une croissance responsable qui prend en compte des ressources limitées (...) Il faut commencer l’expérimentation européenne du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières de l’UE avec les secteurs pertinents et volontaires. La libre concurrence c’est la juste concurrence ».

Qui est le maître des horloges ?

Pour Jean-Pascal Tricoire, « Mère nature est le maître des horloges (...) Dans un monde en plein bouleversement (Green Deal, finance durable, stratégies de neutralité carbone des Etats, retour des USA dans l’Accord de Paris…) Schneider Electric travaille avec ses parties prenantes. 90 % de nos émissions est liée à notre supply chain. La mobilisation des fournisseurs est clé. (...) Dans cette transition les entreprises françaises ont bougé et sont en train de bouger. Dans le French Business nous sommes passés de 39 à 100 entreprises ; on vise les 1 000 ! ».

De son côté,Sandrine Rousseau considère que « la priorité est : de fixer un cadre partagé pour permettre aux entreprises de s’adapter au temps long ; de développer une comptabilité carbone partagée au niveau mondial ; d’accompagner les acteurs ; d’amplifier la capacité de l’Etat à prêter aux entreprises ; de donner un prix au carbone ».

Pour Valérie Masson-Delmotte, « la transition n’est pas insurmontable, c’est parfois faire moins ou mieux, c’est renoncer à certains gestes. (...) On a encore du retard dans la gestion du risque climatique (stress tests). (...) Avec le GIEC, nous allons publier prochainement un rapport sur l’anticipation des risques et la résilience climatique ».

Enfin, Nathan Méténier considère quant à lui que « quand on a le pouvoir, quand on a plus de 50 ans, on peut transiger. Quand on est jeune, on sera aux commandes en 2050, on n’aura pas le choix. Transiger, c’est nous condamner ». Pour lui, « le maître des horloges, ce sont les entreprises, notamment les grandes firmes. Il est grand temps de redonner le pouvoir aux citoyens dans les entreprises. Au-delà des stratégies RSE qui sont souvent excellentes, une partie des entreprises doit faire évoluer son business model ».

>> Retrouver l'ensemble des débats sur le site de la REF Transition écologique